mardi 30 juin 2009

Juin 2009 - Pop sélection

Commençons le mois de juin et mes déouvertes musicales récentes par Blues Control, qui résume bien mon état actuel. Suivi d'une famille de groupes assez proches qu'on peut regrouper autour et à coté du label américain Woodsist, découvert via Pitchfork Media.







Blues Control
Des Américains, qui distillent une musique ambient à partir de drones, de résidus de sons de guitares et de larsens comme les a produits Kevin Shield, sons ensuite décompressés dans l'air et vaporisés sous forme de gaz électronique. Entre vapeurs pastorales et ondes subaquatiques, leur psychédélisme instrumental (issu de
Popol Vuh en passant par le Slowdive de Pygmalion) à l'avantage sur de nombreux groupes identiques en inspiration de faire usage de boucles électroniques de claviers, lointaines ou saturées qui en font une sorte de chill-out anti-folk. Hypnotique et addictif, cette musique permet de visualiser ses propres ondes cérébrales.




WOODSIST & affiliés



3 groupes du label Woodsist : Real Estate, Ganglians et Kurt Vile. Tout 3 américains, Real Estate joue des guitares éthérées cousines de Durutti Column ou de la new-wave byrdsienne des néo-zélandaises de The Clean/du label Flying Nuns. A d'autres moments, ils rappelent certains penchants désertiques et Morriconniens du post-rock (Scenic), c'est-à-dire de la surf music au ralenti, abasourdie par le soleil, aux rythmes noyés dans les ondes de chaleur. La base musicale voix+guitare nous rappelle que ce groupe vient du folk mais un folk ouvert aux grands vents du paysage (cf. les papillons de la pochette) et à la délocalisation par la réverb en boucle, disponible pour la téléportation dans des espaces diffractés par des échos qui se déplient dans le cerveau.



Ganglians, paraissent plus lo-fi, leur pop psychédélique (les reverbs encore une fois) forge un son singulier et pas trop fétichisé dans le rétro ni le sale, On peut penser aux Flaming Groovies, mais aussi à l'écriture de Neil Young et des Beat Happening.







Kurt Vile, est quant à lui, le songwriter du lot, plus dans la chanson que dans les textures et le son. A Philadelphie, il hérite de Syd Barrett et de Nikki Sudden, voix et guitare électrique aiguisée à effets en font un troubadour électrique. Lo-fi et pop, ses boites à rythmes métalliques et cheaps (pas de sonorités 80's synthétiques ici) finissent par faire de lui un Alan Vega de la guitare, mais élevé par les cousins TV Personnalities ou le frère Baby Bird. Chansons héroîques et crystallines qui sonnent déjà comme des classiques.







Pas si éloignés les Pink Mountaintops ("les sommets de montagnes roses" !) des canadiens qui vénèrent le son de Phil Spector et la reverb', qui enveloppent leur pop gospel ralentie, à la limite de la country (cousine de Band of Horses) qu'on croirait sortie d'une boite de conserve.



Et autres Hypnoses Psychédéliques


Entre le drone et le psychédélisme sombre inspiré des grand-pères Velvert Underground, des parents Spacemen 3 et des grand frères Jesus & Mary Chain relevons : Pocahaunted de Los Angeles, auto-décrit comme "bored funkadelics", du larsen accompagné d'une sorte de transe indienne - d'Amérique (cf. Pocahauntas)




Même famille, coté anglais : Teeth of the Sea, oui, ils ont retraduit le titre des Dents de la mer (Jaws en anglais) pour pratiquer le drone à la guitare de façon très cinématique, armés de riffs mégalos entre surf et Ennio Morriconne. Gnod, de Manchester, cultivent les mêmes rites incantatoires/hypnotiques/répétitifs du spacerock, par l'entremise de drones et de vocaux lointains et cotonneux, soutenus par des basses épaisses. On est cette fois-ci plus du coté de l'Inde tendance Bouddhiste.



Terminons par Headdress, mes favoris après Blues Control, un duo instrumental de Texans, guitare et orgue, qui diffuse une musique composée de silences épais doublés d'une tension sanguine, répétant inlassablement des riffs lourds et sexy, venus du blues mais luisant comme du chrome. Monumental !



Et pour finir et pour se laver de ces grésillements oraux, de ces bourdonnement tantriques et brousailleux, de ces hypnoses granuleuses, pastorales et analogiques : De la pop, synthétique, hygiénique et urbaine, malgré son nom : The Field. Ca fait un moment que j'écoute ca, au début on se dit, c'est sympa en bruit de fond, c'est du déjà entendu, entre The Orb (son aéré, ensolleillé et spacieux) et Basic Channel (pour les boucles enchevétrées et entétantes), une sorte de techno pop minimale (proche de Jonas Bering) qui combine de lentes progressions tribales au travers de textures cotonneuses et new age (venues du shoegaze des années 90). L'album Yesterday & today est sorti en mai 2009, qui développe la même formule de façon hypnotique et linaire et annule toute notion de temps et de durée, La musique de ce suédois tourne sur elle-même et construit non pas des crescendos mais des strates qui dilatent lentement l'espace en même temps qu'elles creusent des sillons (The Field !) d'une densité enveloppante. Ca fait dodeliner la tête, ça rythme la marche en ville, ça motive pour faire le ménage, ça remplace une drogue ou ça sert de papier peint sonore ... ou tout à la fois !?



Un album de 6 morceaux (tous autour de 10 a 15 minutes), construits autour de tout petits bouts de samples exploités jusqu'au délitement comme chez Phil Glass. Le 13/07 au Batofar puis le 10 octobre à la Cigale.

Aucun commentaire: